Nov 9, 2008

Lille Comics Festival 2008:
Interview avec Mauricet

Pourquoi la BD?
Aucune idée, j'ai toujours aimé dessiner. J'ai trés vite eu envie de raconter des histoires, donc les deux ensembles ça c'est bande-dessinée quand on est belge, je crois. (Rit) Je ne me suis jamais posé la question de me dire si je veux faire autre chose. Depuis tout petit c'était ça, mes parents lisaient beaucoup de bandes-dessinées aussi et je suis né dans la bande-dessinée donc.

Pour le public espagnol qui ne vous connait pas trop, lesquels de vos travails leurs recommanderiez-vous? Pouvez-vous nous donner un top 3, par exemple?
Le top 3 de ce que j'ai fait...je dirais Cosmic Patrouille, c'est de parodie de super-héros. Je dirais une série que j'ai fait pour Crossgen comics qui s'appelle The Crossovers, qui était vraiment très agréable à faire. Et...il y a un truc qu'à mon avis est plus facile à trouver pour le public espagnol aussi, c'est les épisodes de Tellos que j'ai faits. Voilà!

Vous avez été scénariste et dessinateur de Cosmic Patrouille, l'auteur total.
Oui, j’ai fait le scénario, le dessin et la couleur. J’ai fait la total, oui.

Ça prend combien de temps de faire un album plus ou moins?
Un album de Cosmic Patrouille complet? Je dessine assez vite, donc je dirais que ça me prend environ cinq mois de travail. Enfin, vite, c'est pas vite pour le secteur américain, mais je peux travailler encore plus vite. En fait, en temps véritable c'est beaucoup moins de temps. Mais il y a moments où on dessine beaucoup et des moments où on dessine moins donc. Mais quand je commence et que je ne fais que ça, c'est à peu près cinq mois.

Vous avez travaillé avec d'autres scénaristes. Comment est pour vous travailler pour un scénariste et comment approchez vous le travail pour dessiner ce que le scénariste veut?
Pour travailler avec un scénariste j'ai besoin de beaucoup d'affective. Je ne peux pas travailler une commande, c'est très difficile pour moi. Ça m'est arrivé quand j'ai travaillé pour le marché américain. Là je ne connaissais pas le scénariste, mais je veux quand même le contacter par e-mail et parler avec lui au téléfone. C'est très important pour moi. Sinon, j'aime bien travailler avec des scénaristes parce qu'un scénariste me fais déssiner des choses que je ne ferais peut-être pas moi même. Surtout c'est un métier très solitaire, donc le fait de collaborer avec un scénariste, un coloriste, j'aime beaucoup. J'ai commencé ma carrière en écrivant tout seul et puis, parce qu'il y a eu un projet qui s'est presenté, j'ai travaillé avec un scénariste. Et pendant quasiment quinze ans, j'ai travaillé qu'avec scénaristes et je n'ai plus rien écrit. Et là, avec Cosmic Patrouille, j'ai recommencé à tout faire et j'ai vraiment du plaisir à faire tout tout seul en fait. En effet, c'est un peu envie de faire ce que j'aime. Si je me lève le matin et j'ai envie de dessiner une page avec Iron Man, je fais une page avec Iron Man.

Vu une série comme Cosmic Patrouille, ça se voit que vous devez être un fan du comic américain. Quelles séries suivez-vous à ce moment-ci?
Savage Dragon, parce que c'est ce qui me rappelle le plus les comics que je lisais quand j'étais petit. Parce que c'est juste du fun, pure fun. Encore toujours Spiderman. Même si je déteste plein de choses qui se passent dans Spiderman pour le moment, je suis quand même toujours curieux de savoir ce qui se passe. Je dirais Hellboy... Même si je trouve que ses histoires ne sont pas toujours... Mais ça reste là... Ouais, je dirais que le top 3 c'est ça. Moi je suis toujours curieux. J'ai grandi avec les personnages de Marvel, donc je suis toujours curieux de savoir ce qui se passe avec les personnages. J'ai regardé les F4 de Bryan Hitch, même si j'avais pas envie de les lire, mais j'avais envie de voir... Chose pareille pour les Ultimates. Je voulais voir ce que Marvel avait fait avec les Ultimates, des trucs comme ça. Mais je dirais que vraiment le truc qui revient, j'arrête et puis je recommence, est toujours Spiderman.

Vous connaisez le marché américain et le marché européen. Quels sont les grandes différences entre eux?
Dès mon expérience, il y a de très grosses différences, oui. Quand j'ai travaillé pour Crossgen, par exemple, j'avais un scénariste, un lettreur, un encreur et un coloriste. Et la première chose que j'ai faite quand j'ai accepté de signer le contrat c'était de parler avec tout le monde. Mais l'éditeur m'a dit, non non non, tu fais juste les pencils, le dessin, et les autres font leur travail, et tout passe par l'éditeur. Moi, je voulais vraiment créer une équipe parce que c'est des gens avec qui j'allais travailler pendant six mois et faire cent trente deux pages, tandis qu'en Europe c'est à l'inverse. On rencontre d'abord un scénariste avec qui on crée un projet et après on va voir un éditeur. Et c'est la très grosse différence. Je crois que la plus grosse différence, appart du rapport entre auteur et éditeur, est le rythme de travail, ce qui est vraiment une grosse différence.

Quand on parlait avec un autre auteur, on a évoqué l'obsession qu'il y a aux États-Unis avec le chiffres de vente. Croyez-vous qu'il se passe la même chose en Europe?
Moi, je pense que c'est relativement pareil. Parce qu'aux États-Unis il y a de plus en plus de séries independantes, des gens qui font de la BD pour faire de la bande-dessinée. C'est qui arrive aussi aux États-Unis dans le monde de la BD, c'est qu'on a l'impression que certaines personnes font de la bande-dessinée pour arriver au cinema. Ça, c'est quelque chose qui n'est pas vraiment arrivée chez nous en Europe. Mais je vois en même temps qu'on commence de plus en plus à penser les projets en termes de bande-dessinée, merchandishing, dessin animée, cinéma, des choses comme ça, donc... Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est plus facile de faire une vraie création en Europe qu'aux États-unis, á mon avis. D'un autre côte, il est probablement plus facile de s'autoéditer aux États-Unis qu'en Europe. Mais apart ça, je ne sais pas.

Aujourd'hui, je préfere travailler pour le marché européen parce que j'ai plus de liberté, ça c'est vrai. Mais si Marvel m'appelait demain pour faire un truc, je dirais oui. Plus parce que c'est l'enfant en moi qui a envie de le faire que le professionel. Parce que depuis un point de vue professionel, je crois qu' il'est plus intéressant de faire des projets personnels, des creator-owned, que de travailler pour le mainstream et de grosses boîtes comme DC ou Marvel. Pour Marvel je ne ferais pas n'importe quoi, ça c'est une évidence.

J’ai grandi moi avec la bd franco-belge et la bd américaine, donc pour moi c'est le même métier, mais avec de petites différences.

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